Symbole d’une époque où le numérique tenait dans la poche, la disquette a façonné des générations d’utilisateurs et d’ingénieurs. On l’insérait avec un petit clac rassurant, on collait une étiquette, et le tour était joué. Derrière ce geste, une révolution logistique et culturelle. Voici son histoire, sa date de création, son évolution technique et l’héritage qu’elle a laissé à nos usages actuels.
💡 À retenir
- La première disquette a été commercialisée en 1971 par IBM.
- Le format 3,5 pouces est devenu le standard dans les années 1980.
- L’usage des disquettes a diminué avec l’avènement des clés USB et du cloud.
Histoire de la disquette
Aux origines, tout part des laboratoires IBM cherchant un moyen simple de livrer et de mettre à jour le microcode de ses grands systèmes. L’idée d’un disque magnétique flexible, glissé dans une enveloppe protectrice, s’impose pour remplacer des bobines lourdes et coûteuses. En 1971, la première version commerciale au format 8 pouces arrive sur le marché et ouvre un nouveau chapitre du stockage amovible.
Très vite, l’objet séduit au-delà des mainframes. Les micro-ordinateurs et les minicomputers adoptent ce support fiable et peu coûteux pour installer des logiciels, sauvegarder des fichiers et échanger des données. La logistique informatique s’en trouve transformée avec ce que les techniciens appellent, non sans humour, la sneaker net, l’art de transporter physiquement l’information en marchant avec une disquette dans la main.
Les premiers modèles
Les premières versions sont simples et rudimentaires. Le disque en Mylar recouvert d’un revêtement magnétique tourne dans une jaquette fixe. Le lecteur positionne sa tête par pas, piste après piste, et lit des blocs de données encodés. Au début, ces médias sont simple face et simple densité, offrant des capacités modestes mais suffisantes pour la configuration et le diagnostic.
Ce qui fait la force de ces premiers modèles, c’est leur coût et leur maniabilité. On peut dupliquer, étiqueter, archiver. Un petit cran de protection en écriture évite l’effacement accidentel. Pour les équipes sur le terrain, c’est l’outil idéal pour déployer un firmware ou transporter un programme sans immobiliser une machine.
Les avancées technologiques
À mesure que les usages se multiplient, l’industrie améliore le média. Arrivent les disques double face, la densité accrue, des schémas d’encodage plus efficaces, et des lecteurs plus rapides et plus précis. Les caractéristiques mécaniques se raffinent, du moteur au positionnement de la tête, pour réduire les erreurs et accélérer l’accès aux pistes.
Ces progrès ne sont pas qu’un luxe. Ils permettent d’installer des logiciels plus volumineux, de compresser mieux les données et d’échanger des fichiers plus complexes. Les éditeurs diffusent des suites bureautiques sur plusieurs volumes, et les utilisateurs apprennent à jongler avec les disques numérotés.
La date de création de la disquette

La date de création acceptée par l’industrie est 1971, quand IBM commercialise la première disquette au format 8 pouces. Des prototypes et travaux exploratoires existaient bien avant, à la fin des années 1960, mais 1971 marque l’entrée sur le marché, avec un produit standardisé, documenté et suivi.
Cette date est importante pour deux raisons. D’abord, elle fixe le début du stockage amovible grand public et professionnel moderne. Ensuite, elle inaugure une chaîne logistique nouvelle pour l’édition logicielle, la maintenance et la formation. La miniaturisation, le faible coût et la facilité de duplication deviennent les clés de la diffusion du logiciel, bien avant l’ère du téléchargement.
Autre point essentiel, la disquette a introduit une notion de portabilité des données indépendante de la machine. L’utilisateur n’était plus prisonnier d’un format propriétaire figé. Cette portabilité a préparé les standards d’échange qui deviendront la norme sur les PC des décennies suivantes.
L’évolution des disquettes
Après le 8 pouces, le 5,25 pouces s’impose dans les micro-ordinateurs de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Il est plus compact, plus abordable et s’intègre mieux aux boîtiers. Les capacités progressent, de quelques centaines de kilo-octets à plus d’un mégaoctet, avec des vitesses de lecture et d’écriture améliorées au fil des générations.
Le véritable tournant survient avec le format 3,5 pouces, signé notamment Sony, qui adopte une coque rigide et un volet métallique coulissant. Ce design protège le média et le rend plus durable au quotidien. Les capacités les plus répandues sont 1,44 Mo sur PC et 720 Ko, tandis que certains systèmes propriétaires exploitent des formats spécifiques pour gagner en efficacité.
Pour visualiser cette chronologie et replacer les formats dans leur époque, la vidéo ci-dessous propose un récit clair et illustré des étapes clés, du 8 pouces au 3,5 pouces en passant par les usages emblématiques.
La fin de l’ère des disquettes
La courbe descend à partir du milieu des années 1990. Les CD-ROM à 650 Mo puis les DVD bouleversent l’équation capacité-coût, tandis que l’Internet grand public facilite le téléchargement des logiciels. Les ordinateurs s’émancipent des lecteurs intégrés, et des modèles phares abandonnent la baie dédiée.
Au tournant des années 2000, les clés USB et les cartes mémoire prennent l’avantage grâce à leur robustesse, leur rapidité et leur capacité exponentielle. Les derniers sursauts, comme le format 2,88 Mo, peinent à convaincre. Plusieurs fabricants cessent la production des lecteurs et des médias, et Sony met fin à la fabrication de disquettes en 2011. Dans l’industrie, certains équipements spécialisés conservent l’usage ou des émulateurs de lecteurs, le temps de migrer vers des solutions modernes.
Impact et héritage des disquettes
Au-delà de la technique, la disquette a imprimé un imaginaire collectif. Elle a donné sa forme à l’icône Enregistrer que tout le monde reconnaît encore. Dans les foyers, c’était l’objet qu’on prêtait à un ami pour partager un jeu, qu’on rangeait dans une boîte indexée, qu’on étiquetait soigneusement. Pour les éditeurs, c’était un canal économique pour diffuser des correctifs et des versions d’évaluation.
Culturellement, la disquette a rendu la micro-informatique plus sociale. Les clubs d’utilisateurs organisaient des échanges, des bibliothèques de logiciels sur étagères, des compilations sur plusieurs volumes. Elle a aussi façonné des pratiques de sauvegarde régulière, en rappelant l’importance de dupliquer ses données et de les stocker hors de la machine.